Récit d’un papa comblé.
Bonjour Amis Eatiens et Eatiennes.
Pour changer quelque peu, ce sera le témoignage d’un papa que vous pourrez suivre dans ces quelques lignes.
Il y a déjà 2 mois, nous revenions d’Ethiopie avec notre fils de 17 mois.
Pourtant, si propres à chacun, j’ai voulu partager, avec pudeur, ces moments forts que vous avez déjà pu vivre ou que vous vivrez à votre tour.
Malgré ces nouvelles procédures, comme vous, nous avons fait preuve de patience et avons été formidablement bien accompagnés par les membres EAT et contre vents et marées, la date de retour de notre fils a pu être maintenue.
Lors des quelques jours qui précédaient notre départ pour le jugement, la tension était grandissante et palpable à chaque instant. Nous n’avions, jusqu’à maintenant, pu faire connaissance avec notre petit garçon qu’au travers des photos et notre imagination, nos pensées faisaient le reste.
Nous allons enfin pouvoir rencontrer « Notre Petit Loulou », pouvoir se regarder, s’effleurer, se sentir et peut-être, pourquoi pas, faire un câlin.
Notre premier voyage s’est très bien déroulé, l’organisation était parfaite : pour vous futurs parents, je puis vous assurer que tout est mis en oeuvre par notre association pour que notre séjour se passe le mieux possible et que nous n’ayons qu’à profiter des« moments magiques de la première rencontre ».
Nous avons pu voir notre Enfant au Toukoul, pour la première fois.
Même si nous étions confortablement installés dans le salon, avec les autres parents, la tension montait, l’excitation était à son comble : à un moment, nous entendons un des parents dire :
« Regardez, çà y est, ils arrivent dans les bras des nounous«
Notre fils est devant nous, nous regarde. Il est beau. Des frissons me parcourent : je suis heureux.
» Je suis dans les bras de maman et je découvre mon environnement. Maman me fait des bisous et je me blottis dans son cou, je me repose. Par contre, avec papa, c’est un peu plus compliqué, non seulement je ne veux pas aller dans ses bras, mais dès qu’il approche trop près, je pleure à chaudes larmes «
Il est incontestable de dire que le fait de voir pleurer son fils par sa seule présence est très déstabilisant.
Pour la deuxième rencontre, il pleure toujours en me voyant me rapprocher. Je suis obligé de me mettre un peu en retrait. Je laisse passer un peu de temps et je sais que sa nounou va bientôt venir le chercher, alors je décide de le prendre dans mes bras. L’émotion m’envahit, il ne pleure plus et respire plus sereinement : sans doute avait-il aussi besoin de venir tout contre moi et se sentir rassuré.
Les rencontres avec notre fils étaient moins ponctuées de ses pleurs. Néanmoins, la séparation pour le retour fut douloureuse, mais nous l’avions vu, nous avions constaté que le personnel sur place s’occupait bien de nos enfants. Nous étions tristes mais rassurrés.
Deux mois plus tard, nous avons eu la chance de pouvoir retourner à Addis Abéba pour revenir à trois. Nous avons pu, à nouveau, rencontrer notre fils à 3 reprises et cette fois-ci, il se trouvait à l’orphelinat de Gelan, comme le prévoit la nouvelle procédure.
Les deux premières rencontres se sont déroulées comme deux mois auparavant : on sentait sa confiance grandissante mais toujours aucun sourire et encore des pleurs.
De ce fait le voyage retour nous angoissait un peu.
Le jour du départ, nous attendons dans le bureau du directeur de l’orphelinat. Nous voyons notre fils arriver dans les bras d’une de ses Nounous et à ce moment précis,l’Incroyable et le Merveilleux se produisent : Il nous tend les bras spontanément, joue avec ses jouets et nous offre ses plus beaux sourires. Nous sommes sur un nuage.
Nous savions que les enfants étaient bien préparés, mais à ce point, nous en restons encore sans voix à ce jour.
Dans le bus, sa petite main levée, il disait au revoir en quittant l’orphelinat. Cet instant restera à jamais gravé dans le coeur de Maman et Papa.
Nous sommes maintenant réunis depuis un peu plus de 2 mois et notre petit garçon nous étonne chaque jour…
J’en profite pour dire mille belles choses à tous les membres EAT qui oeuvrent sans relâche pour Nos Enfants. Leur soutien est précieux pour nous parents.
Un clin d’oeil particulier à notre accompagnatrice du premier voyage : Jeannette, ainsi qu’à Thierry et Bruno qui nous accompagnaient lors du second voyage chargé en évènements et autres péripéties mécaniques (les intéressés se reconnaitront)
Pour conclure, je voulais seulement vous dire, à vous, futurs parents, de bien profiter de ces moments exceptionnels que vous vivrez dans le pays de nos enfants.
Fred, Anne-Laure et ZACHARIE
Dossier en Ethiopie en mai 2010
Attribution le 03 décembre 2010
Jugement le 17 mars 2011 et réunis depuis le 21 MAI 2011