Une suggestion de Mamy Cigogne et nous apportons,  ce soir, notre témoignage, sur notre séjour en Éthiopie (jugement). Et oui, nous ne sommes pas très fan des forums… mais nous lisons vos discussions avec grand plaisir.

p1010505-1Que dire ?… Commençons par le plus important dans ce voyage, « la rencontre avec notre Enfant ». Et bien, on ne s’attendait pas à cela. Tout commence par… une montée de stress et d’excitation dans cette salle qui sera notre lieu de rencontre avec nos enfants. Ensuite, un cri « ils arrivent ». Nous cherchons tous nos enfants par dessus les épaules de l’autre. Vais-je le reconnaître, est-ce le nôtre… tellement de questions à son attente. Et là, oui, c’est lui…c’est bien lui…. Il y a une forte montée d’émotion dans cette salle, il est difficile d’y résister. Les enfants regardent ces visages blancs, passant de l’un à l’autre… Ou bien, cherchent-ils leurs parents ? Ceux qui leur ont été présentés sur des photos. Que se passe-t-il dans leur petite tête ??? Notre enfant nous a regardé, on lui sourit, il détourne la tête. Sa nourrice lui murmure quelque chose et nous le tend… et là, le drame pour nous.

cimg8154Notre enfant pleure de peur, son stress est palpable. Je le prends, j’essaye de le rassurer, mais…on est très gauche la première fois. Ces larmes ne finissent plus de couler, des sanglots… pauvre petit bout. Rien ni fait, ni les jeux, ni nos sourires, il nous fuit du regard. Il regarde les autres enfants qui sont dans la salle avec leurs parents. De peur que ses pleurs ne se propagent aux autres enfants, je le berce, je lui murmure une berceuse « l’enfant do ». Il semble réagir à cette comptine, il s’apaise, nous le câlinons, il s’endort dans mes bras en versant une dernière larme. Son sauveur arrive… « la nourrice ».

Voilà notre première rencontre. Ces enfants sont surprenants, tant de réactions différentes… Nous restons sur notre faim.

La soirée éthiopienne organisée ce soir là, a finalement eu raison de notre fatigue du voyage  et de ce STRESS. Elle nous libère de ce poids d’émotions qui, sans le savoir, nous avait rongé de l’intérieur depuis si longtemps. Quelle soirée !!!!

Le 2e jour, notre enfant nous reconnaît, mais il n’est toujours pas rassuré, il pleure à nouveau… Mais cette fois, nous réussissons à capter quelque peu son intérêt, mon mari le prend dans ses bras, il prend les jouets que nous lui présentons, un petit avion, une petite voiture… un objet dans chacune des mains, qu’il ne lâchera pas (mmouai ?). Il semble montrer un grand intérêt aux bruits du sac de super marché qui contient les petits objets apportés. C’est comme le chapeau magique d’un magicien. Je sors notre album-photos, le côté droit une photo, le côté gauche un dessin. Le dessin raconte notre aventure en Éthiopie, notre rencontre. Il écoute, il regarde, je le lui montre du doigt avec des mots simples, « Papa, Maman…Aschenaki ». Il ne semble pas faire la liaison des dessins entre eux…mais ce n’est pas grave. Il commence à s’intéresser à nous. Il joue une dernière fois avec les poches de la chemise de mon mari, avant de s’endormir.  Cette fois, la nourrice ne sera pas regardée comme la sauveuse, et je savoure cet instant. 2 jours sans le voir, comment va-t-il réagir à nos retrouvailles ?

cimg8694Le jugement a été une formalité, avec une dernière phrase dite en amharique par le juge, compréhensible dans toutes les langues (je vous laisse la surprise de l’entendre vous-même ).

La dernière rencontre avec notre fils a été « merveilleuse ». Nous avons très vite oublié sa triste tête de son arrivée, et oui… il a faillit encore pleurer. Son attention a quasi toujours été avec nous, il a marché, et pire il a sourit, que dis-je, éclaté de rire,… et nous, nous avons pleuré de joie. Une interprète, Hanania, est venue lui expliquer dans sa langue natale, qui nous étions (à   nouveau) et surtout notre départ en avion (il lâche l’avion), notre retour pour venir le chercher (il reprend l’avion), je vois dans ses yeux qu’il a compris et qu’il a effectué le lien de dessins de l’album, il a tout compris ! Nous lui disons « au revoir » et bien que le moment soit difficile, nous partons le cœur soulagé. Notre enfant sait que nous ne l’abandonnons pas.

Ce voyage a été très riche en émotion, mais nous sommes tous très bien préparés pour y faire face.  J’espère que vous vivrez bientôt cet évènement.

Elisabeth, Stéphane et ELIAM.