24 août 2009
admin 1
DE MES PREMIERS PAS
DANS UN PAYS EN MARCHE…
… A MON RÔLE DE CIGOGNE
Me voici arrivé en Ethiopie, à Addis Abeba, en compagnie de G. et I. : des parents adoptifs (EAT), de S. et M-C (COTS) qui y ont vécu plusieurs années et de S. et Y. (COTS) parents en adoption.
ADDIS ABEBA
L’aéroport international mis en service depuis une année environ, dénudé de toute publicité ou presque, un peu froid malgré la présence de nombreux voyageurs.
Solomon nous y attend. Son accueil est chaleureux et quelques minutes à son contact suffisent à faire retomber certaines tensions que j’essaye de cacher au fond de moi. Solomon m’étonne, il passe de l’amharique – la langue nationale – au français avec une facilité déconcertante. Plus tard, je découvrirai que son anglais est aussi excellent que mon français ! Il se charge des formalités à la douane où nous laissons quelques valises qu’il reviendra chercher le lendemain.
ADDIS ABEBA
Une nuit de juillet dans le bus qui nous conduit à la guest house adoption, tout près de l’orphelinat du Toukoul.
Il fait frais, les flaques d’eau sur le bord des routes que nous empruntons me confirment que nous sommes bien à la saison des pluies.
Il fait nuit et pourtant, je vois la vie endormie sur les côtés des routes bitumées, à l’abri des intempéries possibles. Mon esprit fait la culbute.
ADDIS ABEBA
La guest house adoption : Un petit immeuble de deux étages qui sera notre lieu d’hébergement.
Nous y sommes accueillis par Jean-Michel dans un français impeccable et deux visages de gardiens qui me deviendront vite familiers tant ils sont chaleureux et à l’écoute de nos besoins sans même a avoir à les exprimer. Au rez-de-chaussée, sur une porte extérieure, j’aperçois l’auto collant familier de EAT : c’est le bureau de notre avocat Tsegaye KEBEDEW et d’Ermon la secrétaire. Quatre autres associations y disposent d’un bureau semblable.Il doit bien être deux ou trois heures quand je m’endors… Ni l’appel à la prière, ni l’activité d’Alem Tsehay venue préparer le petit-déjeuner n’ont réussi à me réveiller.
A la fenêtre de ma chambre, je découvre une ville déjà en pleine activité. Les bus bleus sont nombreux à circuler, beaucoup de personnes s’en vont à leur travail à pied ; certaines échoppes sont déjà ouvertes… Les sacs de ciment de 50 kg chacun circulent par deux sur les épaules des déchargeurs. J’aperçois sur la route asphaltée des foulées rapides et j’imagine Haile Gebreselassie s’entraînant : non ! Ce sont de jeunes athlètes qui suivent sa trace ! Comme j’aimerai courir aussi vite !
Après un petit-déjeuner excellent et copieux (œufs sur le plat, pain brioché, beurre, confiture, jus d’oranges pressées, café), j’ose mes premiers mots maladroits en anglais avec Alem Tsehay et Emuye qui vont nous gâter ainsi chaque jour. Je ne sais pas si en fin de séjour, mon langage se sera amélioré mais je parle sans retenue.
LE TOUKOUL
Découverte de l’orphelinat, séquence émotion. Solomon nous y conduit. J’accompagne I. et G. (EAT) qui vont croiser les premiers regards de leurs enfants et embrasser T et E ainsi que S et Y (COTS) pour leur petit M.
Je découvre un lieu de vie accueillant, fleuri, des bâtiments différents les uns des autres mais bien entretenus. Sur la petite cour bitumée, des enfants jouent au football ; je le constaterai à chacune de mes visites et m’en extasie encore : que j’aimerai que les cours de récréation de chez nous soient aussi paisibles et sans agressivité, je n’ai jamais vu deux enfants se chamailler !!!
Notre présence ne surprend personne, elle était prévue et tout est bien organisé. Solomon me présente à Sister Rebecca chargée des petits ce dimanche.
Les enfants sont conduits par les nurses dans la salle d’accueil prévue à cet effet. Les premiers instants sont emplis d’émotions, de joie, de tumultes intérieurs. C’est magique ! Ils sont bien préparés. Les plus grands (2 et 4 ans), les yeux grands ouverts, tous leurs sens en éveil, vont vers les bras de leurs parents, ils les reconnaissent de par les photos envoyées. Tout va bien ! Le lien est établi, I. et G. sont parents. Je ne suis pas au cœur de leurs pensées mais je lis et imagine leur joie sur leur visage et leur bonheur dans leur geste. C’est génial ! Je m’éclipse…… Avant de revenir plus tard pour enrichir les albums photos.
Pendant qu’I. et G. sont avec leurs enfants, je fais plus amplement connaissance avec Jean-Michel à qui je remets une commande d’artisanat que Marie-Louise m’a transmise. Jean-Michel est responsable de la vente de l’artisanat fabriquée par la coopérative d’Aware ainsi que du parrainage des familles d’Addis Abeba (environ 300 ).
NOTRE LIEN, TSEGAYE
Tsegaye, l’avocat de l’association, chargé des dossiers des enfants attribués aux familles m’accueillent dans le bureau du rez-de-chaussée. Un excellent café nous permet de prendre le temps d’entrer tranquillement en conversation. Il me demande des nouvelles des uns et des autres et je m’aperçois qu’il connaît très bien tous ceux d’entre nous – membres de EAT ou parents- qui m’ont précédé ici. Je le sens très impliqué. Cela se confirmera si besoin était, par la connaissance des prénoms des enfants d’I. et G. lorsqu’il les croisera plus tard.
Sachant ma fonction au sein de EAT, il ne manque pas de souligner l’importance des suivis des enfants adoptés, il m’explique qu’ils constituent aux yeux des autorités éthiopiennes (MOLSA), une obligation que nous devons satisfaire et l’assurance du sérieux de l’association.
D’ailleurs, comme un clin d’œil, pendant notre échange, Ermon la secrétaire reçoit les 38 suivis que j’ai envoyés trois semaines plus tôt.
Tsegaye me propose de prendre contact avec Monsieur Negussie Kibret du MOLSA (ministère des affaires sociales) pour que je puisse le rencontrer et …. Dans les minutes qui suivent, Solomon » le maître d’œuvre de l’organisation » demande à Wendy de nous y conduire.
L’accueil de Mr Kibret est très cordial, il me demande des nouvelles de Mrs Vial et de toutes les personnes rencontrées lors de sa visite en Auvergne en avril. Il me charge de les saluer de sa part. Ce que je fais volontiers ici !!!
Il est très satisfait de ce qu’il a vu et perçut de notre action à travers les rencontres avec les parents adoptifs en France. Notre échange (autour d’un café naturellement) est » professionnel « , il porte essentiellement sur la manière dont les suivis sont effectués. En fin d’entretien, il m’invite à déguster une » endjära ou injera, la galette traditionnelle » dans un restaurant le lendemain soir.
AWARE : COOPERATIVE ARTISANALE