Et ben j'y étais puisque j'ai eu la joie d'être cigogne
... Je commence par le début, quand on va prendre l'avion et que l'on croise Yves Férez, le fondateur du Toukoul et qu'il dit ses soucis sur l'Ethiopie, pas de petite saison des pluies, l'électrécité deux jours par semaine à Addis, les orphelinats plein d'enfants, et au milieu une pique d'humour... ouf, on respire.
Ensuite les deux autres accompagnateurs étaient Mamie Jeannette (qui marche aux duracelle ultra grande durée) et tonton Richard au grand coeur (de lion), Capucine et Philippe qui sont à J-1...
Bon, on a commis l'erreur de laisser nos bagages cabine partir en soute (en fait sur le tarmac)
et nous avons donc vécu l'aventure avec les mêmes vêtements
(on a un peu triché, mais chuuut...
)
L'accouchement de Capucine et Philippe a été rapide, comme il peut l'être pour les parents qui vont à Roissy, très émouvant, nous avons tous été sous le charme.
Mais entre temps, nous étions à Addis, immense ville, multitude de personnes de tous âges qui marchent parfois lourdement chargés des femmes portant des enfants, la misère qui pointe son nez partout, mais l'espoir très grand dans tous les endroits que nous avons visité au cours de notre séjour (Awaré, coopérative de tissage, vannerie, broderie, où l'on est acceuilli par les enfants des personnes qui travaillent là, Akaki où se construit le futur orphelinat, Burayu, une autre entité du Toukoul où il y a un centre d'apprentissage en tissage/couture, menuiserie, vannerie, charpente métallique, une ferme, et Méki, la ferme agricole au sud d'Addis).
L'émotion est présente partout, quand nous rencontrons ceux qui font que nos petits sont là après l'immense et inestimable travail de l'association en France : Solomon, Camilla, les chauffeurs qui nous sortent vivants du traffic endiablé de la ville, qui nous aident à marchander chez le "Potier des Vial" pour obtenir le meilleur prix pour les ventes artisanales futures, Tsegaye, l'avocat qui s'occupe de tous les dossiers et nous demande des nouvelles de nos enfants, Tenagne (elle est là pour tous les jugements d'adoption).
Et puis il y a les enfants, partout, au Toukoul, ils viennent nous voir, souriants, dans la cour du Toukoul qui paraît si grande sur les photos et les films et que je suis tellement heureuse de voir en vrai...
Et puis il y a l'injera (bon je vous l'avoue, Richard s'est foutu de moi parce que je me suis lavé les deux mains au restaurant
, mais la main gauche peut aider à rattrapper les maladresses de la main droite peu habituée à manger sans fourchette l'équivalent d'un ragoût pris avec un morceau de crèpe!
)
Un soir, après le dernier repas, nous retournons une dernière fois au Toukoul chercher les enfants. Il fait nuit déjà, l'infirmère, le médecin, Tenagne sont là et la transition se fait doucement. Notre chauffeur, Chernet et Solomon parlent avec les enfants pour les rassurer.
Et puis c'est le grand saut, nous sommes dans l'aéroport pour (déjà) repartir.
Nous avons quand même failli rester coïncés dans l'ascenseur
, il a fallu courir derrière quelques uns qui trouvaient très drôle de nous voir les courser, un petit garçon s'est endormi dans mes bras dans la salle d'embarquement, les autres nous ont montré leur albums et "papa et maman", inquiets mais heureux.
Et puis nous sommes arrivés à Roissy, à l'heure, et les enfants ont rejoints leur parents... et je me suis trouvée très émue, heureuse comme peut l'être une sage femme qui a accompli sa mission et qui peut retourner chez elle l'esprit tranquille...
Je voulais juste dire encore une fois merci à Geneviève de m'avoir fait confiance pour cette mission que j'espère avoir fait correctement, merci à Jeannette et Richard pour leur expérience, bonne humeur, optimisme, et Capucine et Philippe pour tous ces bons moments partagés!
Et puis Simon est tellement fier que maman soit allée en Ethiopie pour ramener des enfants pour leurs parents...
Je souhaite à Ruta et ses frères, Amsale et Yihun, et Hermela bon vent avec leurs parents et frères.
Odile.